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Lorsque nos pensées positives nuisent à notre bien-être



Face à nos épreuves et la souffrance qui s'éveille, on tente de s'apaiser par plusieurs moyens. Ce qui est aussi bien vu et favorisé est d'avoir des pensées positives. Je suis d'accord que ces pensées nous encouragent au quotidien, nous font du bien et nous motivent aussi. Mais lorsque l'on souffre, devenir trop rapidement positif peut nous inciter à refouler nos émotions et à les garder à l'intérieur de nous. Ça peut ensuite nous inciter à nous juger de ne pas nous sentir bien et à banaliser ce qu'on ressent.


L'impact au quotidien est de nous emprisonner dans un personnage qui ne reflète pas notre vérité intérieure. Par exemple, on peut démontrer à notre entourage de la joie et de la bonne humeur mais au fond de nous, on peut plutôt être triste, abattu, en colère, être déprimé, découragé ou démotivé. Nous avons le droit de nous sentir ainsi et c'est tout à normal d'avoir ces émotions. En accueillant ce qui est éveillé, on peut exprimer ce qu'on ressent, en parler et s'offrir de la compassion. Et en donnant de la place à ce qui est éveillé en nous, ça permet de s'en libérer et de toucher ensuite aux façons que l'on peut prendre soin de soi.


Par exemple, on conscientise que l'on est triste. Si on refoule notre émotion, la tristesse restera en nous, comme une trame de fond qui est difficile à dissimuler. On déploiera ainsi beaucoup d'énergie pour la contenir et faire semblant que tout va bien. Aussi, nous pouvons devenir plus isolé en relation avec les autres car on cache une partie de nous. Bien vite, il est possible que l’on se juge d’être encore triste et on pourra adopter des comportements de compensation en consommant davantage de matériels, de nourriture, d’alcool, etc. afin de se sentir mieux.

Si on choisit d’accueillir et de ressentir cette tristesse par exemple, on choisit ainsi le chemin vers l’apaisement et la libération. L’émotion peut monter et on peut laisser les larmes s’extérioriser. On peut aussi se demander ce qui nous ferait du bien et comment on peut s’occuper de cette tristesse. Ça nous mène ensuite à nos besoins, comme par exemple :


- J’ai besoin que mon ami me serre dans ses bras et me dise qu’il est là pour moi.

- J’ai besoin d’en parler et d’être écouté.

- J’ai besoin d’écrire ce que je ressens.

- J’ai besoin d’aller marcher en nature pour me faire du bien.


Ces besoins nous incitent à passer à l'action et ce chemin est beaucoup plus nourrissant et satisfaisant. Et l’idée n’est pas non plus de ne plus avoir de pensées positives. L’équilibre est nécessaire et une combinaison des deux est favorable car cela permet de ressentir son émotion, de s’en occuper, de ne pas la refouler et d’ensuite s’encourager par des pensées positives et bienveillantes qui invitent à prendre soin de nous. Comme par exemple :


  • '' Oui, je suis triste. Ça me fait souffrir et je me comprends de ressentir ça. Maintenant, je prends soin de moi car j'en parle à mon ami et je suis sur le bon chemin. J’ai confiance pour la suite. ''


Et si des pensées désagréables et malveillantes surviennent, ça pourrait augmenter notre souffrance, comme par exemple:

  • '' Je suis triste et ça me fait souffrir. Je suis lâche et je ne devrais pas me sentir ainsi. Je n'accomplis jamais rien et je me mérite de me sentir mal. C'est de ma faute.''


Vous voyez la différence?



Aussi, je vous invite à vous poser cette question lorsqu'un événement vous causant de la souffrance se produit et que des pensées positives surviennent automatiquement: '' Est-ce que ces pensées me propulsent vers un mieux-être ou m’incitent à refouler ma souffrance ? Suis-je en train de banaliser ce que je vis?''


Il est tout à fait normal et humain de se sentir mal, de souffrir en relation, de ressentir des émotions désagréables. Un jour ou l'autre, tout le monde le vit et ça fait partie de l'expérience humaine. Ça ne fait pas de toi un être à part et différent, bien au contraire. Je t'invite à t'offrir de la compassion pour ce que tu ressens, à prendre soin de toi et à t'offrir le meilleur. Tu le mérites grandement!


Avec amour,


Karine

Thérapeute en relation d'aide


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